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Ecole de Musique de l’AMC 

Association du Mouvement des Compositeurs de la Baixada Fluminense 

Surréaliste 

Une journaliste d’un journal renommé nous a contactés pour une interview au téléphone et, au milieu de cet entretien, notre directrice lui a parlé du travail réalisé dans notre école et a mentionné le nom de quelques grands maîtres de notre musique populaire : Pixinguinha, Chiquinha Gonzaga, Nelson Cavaquinho, Ataulfo Alves, etc. A l’autre bout du fil, la journaliste a voulu savoir si ces personnes venaient régulièrement à notre Ecole de Musique pour jouer avec nos élèves !

Surprise 

En compagnie de quelques élèves, nous sommes allés assister à un spectacle de danse au Théâtre Cacilda Becker, à Rio de Janeiro. Après avoir traversé toute la ville en camionnette, sous des trombes d’eau, dans une chaleur torride et avec la peur de voir les pistes inondées par l’eau qui ne cessait pas de tomber du ciel, nous sommes enfin arrivés au théâtre. On nous a tout de suite annoncé que le spectacle était annulé parce que la salle de spectacle était inondée.
Quoi faire de nos enfants ? Nous sommes alors allés dans une librairie où, dès notre arrivée, les personnes étaient visiblement effrayées ! On s’est mis à nous regarder de travers, à chuchoter en regardant nos enfants et les gens se sont mis à quitter les lieux ! Les enfants se sont mis à regarder les titres, à découvrir les publications sur Chiquinha Gonzaga, Antonio Carlos Jobim, Carlos Drumond, etc. Les uns à montrer aux autres la beauté des livres, leur bonheur face à l’intimité avec ces célèbres personnages. On discutait, on demandait des informations, on chantonnait tout bas les partitions, c’était un vrai enchantement de les voir si heureux ! Finalement, tous voulaient savoir d’où ils venaient, ces adorables enfants !  

La discrimination, ça existe ?  

Nous avons reçu une subvention pour l’achat d’instruments et sommes allés avec nos élèves dans un magasin spécialisé pour qu’ils découvrent la beauté des instruments, mais aussi parce que nous voulions partager cette grande joie de pouvoir acheter ensemble des instruments de musique.

Dans le premier magasin 
Le vendeur qui nous a reçus a tout de suite annoncé qu’il ne pouvait pas retirer les instruments des vitrines ; ensuite, il nous a expliqué que, comme ceux que nous voulions acheter étaient les moins chers, ce n’était pas la peine de nous les montrer ! Nous avons beaucoup insisté pour qu’il se décide à nous apporter une guitare, ce qu’il a fait tout en nous interdisant de la toucher parce que nous risquions de la salir. Nous nous sommes mis à regarder cette guitare qu’il tenait entre les mains, et lui avons demandé comment quelqu’un pouvait acheter un instrument de musique sans l’avoir au moins essayé ? Il a rangé sa guitare et est allé s’occuper d’un autre client.


Dans le deuxième magasin 
L’un de nos élèves a demandé à une vendeuse s’il pouvait essayer une guitare portugaise et elle lui a annoncé que, dans son magasin, personne n’avait le droit de toucher aux instruments à vendre. On a regardé autour de nous toutes les personnes qui étaient en train de jouer ou d’expérimenter les instruments qu’ils voulaient, comme nous, acheter. Cette fois, nous avons exigé de pouvoir en faire autant et d’essayer ceux que nous avions l’intention d’acheter. Elle a bien voulu nous laisser essayer deux guitares portugaises, deux guitares à six cordes et un « pandeiro ». Les enfants se sont mis à jouer et ont formé une belle « rode de samba » autour d’eux ! Même s’ils ont été vivement applaudis, nous n’avons rien acheté non plus dans ce magasin-là.


Troisième magasin 
Nous y avons enfin été très bien accueillis ! Tous les enfants ont pu essayer les instruments qui les intéressaient et nous sommes partis avec ceux que nous voulions acheter. Quelques jours après, notre directrice est allée dans le premier magasin où nous avions été le premier jour. Le vendeur qui nous avait reçus est venu lui demander ce qu’elle avait acheté comme instruments. Comme elle avait encore les tickets de caisse dans son sac, elle les lui a montrés. Le vendeur, ébahi, lui a fait la remarque suivante :

 

« Il les a vendus à ces enfants qui sont venus ici ? Moi, je ne l’aurai jamais fait ! »  

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